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TEMOIGNAGES
Cadre commercial, Lille

Céline, 47 ans

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C’est la fin de semaine, par cette belle soirée d’été, Céline est venue faire un « apéro » entre amis pour fêter la levée du confinement après de longs mois « d’isolement ». Elle est heureuse de pouvoir enfin partager un moment de détente conviviale.
Mais vers 21h, alors que la soirée se termine, couvre-feu oblige, Céline ressent une vive douleur thoracique à gauche. Depuis une dizaine de minutes, la gêne augmente à l’inspiration. Céline a pour tout antécédent une épilepsie traitée et bien équilibrée. Cette douleur est un peu inhabituelle, elle persiste et ne la « lâche » pas… Pourtant, son récent test Covid est négatif. Malgré la joie des copains retrouvés, Céline s’inquiète un peu et décide d’appeler le SAMU, pour être rassurée et avoir un conseil. A 21h08, un premier médecin régulateur mène l’interrogatoire. Céline peut lui décrire ce qu’elle ressent. Elle dit ne pas avoir de facteur de risque cardiovasculaire, a priori…
Devant la persistance de cette douleur atypique, une ambulance est envoyée sur place. 50 min plus tard les ambulanciers passent leur bilan au centre 15. Ce dernier est plutôt rassurant, Céline est bien consciente, elle n’a présenté aucun malaise, ni perte de connaissance. Elle n’a aucun trouble digestif, elle juste un peu soif, mais il fait chaud au domicile. Le pouls est un peu lent (54-60 battements /min) et la pression artérielle est stable (120/80 et 140/60 mm Hg). Aucune détresse respiratoire n’est notée avec une bonne saturation du sang en oxygène (SaO2 : 97%). Cet après-midi, elle allait fort bien et ne s’est pas exposée à la chaleur. Mais voilà une heure maintenant que cette « gêne thoracique » persiste.
Le second médecin régulateur insiste un peu pour faire préciser les caractéristiques de la douleur et demande à parler à Céline. Cette fois, Céline évoque une douleur plus rétrosternale avec toujours cette « drôle de sensation ». La douleur n’est pas intense, mais est toujours présente. Céline n’a eu aucun traumatisme, elle en est sûre. Le médecin régulateur doit prendre une décision et orienter la patiente vers un service d’urgence de proximité. Mais les ambulanciers soulignent que Céline est pâle et présente brutalement une douleur très brève mais très intense entre les omoplates à gauche. Quelque chose ne colle pas dans la présentation clinique ! Le médecin régulateur sait pour l’avoir lu dans de récents articles et les chroniques d’Agir pour le Cœur des Femmes que les signes de l’infarctus peuvent être « trompeurs » chez les femmes. Alors sa décision est prise, un SMUR est envoyé sur place pour réaliser un électrocardiogramme. L’équipe SMUR démarre, avec à son bord un jeune interne qui s’apprête à voir « une énième douleur thoracique atypique chez une stressée ». L’examen est rassurant, Céline est en confiance et blague même un peu avec l’équipe (histoire de donner le change aux amis). Mais l’électrocardiogramme qui se déroule est à peine croyable pour l’interne « un énorme sus-décalage du segment ST de 6 mm avec les images en miroir » « une onde de Pardee comme dans les livres !», le diagnostic est sans appel : Céline est en train de faire son infarctus. Elle n’y croit pas, elle ne pensait vraiment pas à ça lors de son appel au SAMU.
Céline doit bien l’admettre elle fume un peu plus ces derniers temps et avec le confinement, elle a peut-être pris quelques kilos, un petit surpoids… comme tout le monde. Et la voilà prise en charge, on lui dit que tout va allez vite : perfusion, médicaments pour le cœur puis direction la table de coronarographie la plus proche ! 40 minutes plus tard le cardiologue annonce à l’équipe avoir désobstrué avec succès une coronaire droite. L’interne a beaucoup appris de cette intervention : « il faut se méfier des à priori, la présentation clinique de l’infarctus chez la femme peut être bien surprenante ! ». Il s’en souviendra désormais dans sa pratique. Céline est « sauvée », elle sait maintenant qu’elle doit se prendre en main et préserver sa santé. Il s’en est fallu de peu pour gâcher cette si belle soirée d’été !
L’histoire de Céline nous a été rapportée par le Dr Nathalie ASSEZ, Médecin Urgentiste au Pôle Urgences du CHU Lille, Ambassadrice Santé Agir pour le Cœur des Femmes.
Alerter par des témoignages concrets de médecins et de patientes est une des missions fortes d’Agir pour le Cœur des Femmes pour sauver d’autres vies, donner la connaissance, déclencher des réflexes de dépistage et d’appel des urgences au moindre doute pour Agir plutôt que Subir l’accident cardio-vasculaire, en renforçant la médecine préventive vertueuse.

 
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