Il y a six ans, le 17 novembre 2018, je me sens mal, vraiment mal, sans avoir de grosses douleurs. Depuis plusieurs semaines et plus particulièrement depuis la veille, je ressens une oppression, mais cette sensation s’est intensifiée aujourd’hui.
Je ressens une douleur sournoise au niveau de la poitrine et des fourmillements dans le bras gauche. Je fais des grimaces devant un miroir pour savoir si c’est un AVC et vérifier si mon visage se fige ou se paralyse.
Mon fils de 14 ans est à côté de moi. Je lui dis : « Si je fais un malaise, appelle les secours. » Et là, il me répond avec une lucidité impressionnante : « mais maman, pourquoi attendre ? Appelle maintenant. » Il a raison.
J’appelle les secours, mais mon profil est banal. 41 ans, sportive, 3 heures de sport dans la semaine, pas en surpoids et surtout je suis lucide et calme au téléphone…
J’explique mes symptômes, mais les secours ne viennent pas…
Ils ne comprennent pas… et je ne leur en veux pas. Ils me conseillent de me rendre à la maison médicale. Mais au fond de moi je sais que je dois REAGIR. Mon instinct me dit : « Non, c’est aux urgences que je dois aller. »
Alors, je prends ma veste, mes affaires et je dis à mon fils : « Je pars aux urgences. » Il me répond : « Je t’accompagne, mais en vélo, pour que je puisse appeler les secours si tu fais un malaise en voiture. Je ne dois pas être avec toi. »
Nous partons pour l’hôpital de Romans. À chaque intersection, mon fils me lance un regard et je lui fais des signes comme en plongée sous-marine.
Une fois à l’hôpital, je suis si mal que je m’agrippe à lui debout pour qu’on me remarque plus vite. Finalement, un patient comprend l’urgence et alerte l’équipe médicale. Je suis immédiatement prise en charge, et là tout s’éclaire : je suis en train de faire une crise cardiaque.
Rapidement, je suis transférée à l’hôpital de Valence, où une équipe formidable prend soin de moi. En moins de 45 minutes, je suis en salle de coronarographie, où on me pose un stent. Je suis sauvée.
Je vivais depuis 4 ans une période d’un stress intense. J’avais un peu d’hypertension et parfois même des jets au coeur, des pointes par rapport à tout ce que j’étais en train de vivre. Mais je ne me suis inquiétée, alors que j’aurai dû m’interroger. Les femmes s’oublient trop souvent…
J’ai appris que lorsqu’on prend soin de soi, on ne devient pas égoïste pour autant.
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes, et pourtant, on n’en parle pas assez. Malheureusement, le diagnostic est parfois trop tardif. Le cœur des femmes ne fonctionne pas de la même façon que celui des hommes. Les symptômes sont souvent discrets, presque silencieux, et on ne s’écoute pas assez.
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