Sédentarité et inactivité physique : immobilité rime avec mortalité

« Sitting is the new smoking » : l'indifférence vis-à-vis de l'inactivité physique en France fait penser à celle face au tabac il y a 40 ans ! Et c’est encore plus vrai pour les femmes.

Pourtant, une récente étude du Collège Américain de Cardiologie révèle que les femmes ont besoin de faire moins d’exercice que les hommes pour en ressentir les bienfaits sur leur santé : pour un bénéfice maximal, les hommes devraient faire 5 heures d'activité modérée par semaine contre seulement 2h30 pour les femmes !

Dommage : plus d’un tiers des Françaises (41%) ne suivent pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière d’activité physique, d'après une étude de Santé publique France publiée en juin 2024.

Une sédentarisation, mais pas inexorable

La tertiarisation de la société entraine mécaniquement une sédentarisation des salariés. On considère un état de sédentarité après deux heures passées en position assise sans se lever. Et l’Île-de-France est la championne : presque 30% des femmes interrogées vivant à Paris ou dans ses alentours attestent rester plus de 7h assises dans une journée (source Santé Publique France).

Les solutions sont pourtant simples :
• Se lever 5 à 10 minutes toutes les deux heures (aller boire un verre d’eau, un café, s’étirer, s’aérer…)
• Prendre l’habitude de téléphoner ou de participer à des réunions visio en position debout

Alors que les modes de vie modernes poussent à l’inactivité : usage intempestif de la voiture, temps passé devant les écrans, télétravail… les Françaises délaissent l’activité physique, ce qui accentue les facteurs de risque de nombreuses pathologies (cf infographie).

Mais au-delà des adultes, cette dynamique s’ancre désormais dès l’adolescence. Depuis 40 ans, les jeunes de 9 à 16 ans ont perdu 25 % de leurs capacités cardio-vasculaire, ils courent moins vite et moins longtemps. Et c’est encore pire chez les jeunes filles. Le dernier rapport de l’OCDE indique qu’à 15 ans, seulement 6 % des filles exercent une activité physique quotidienne en France. Les 13-18 ans passent en moyenne près de 4h30 par jour en semaine devant un écran et près de 6 heures le week-end.

Retrouver le réflexe de bouger

Pour retrouver le réflexe de bouger, quelques recommandations simples :
• Privilégier les déplacements en transports en commun et rester debout pendant les trajets
• Ne pas hésiter à descendre quelques arrêts avant la destination
• Se déplacer à vélo quand c’est possible
• Prendre systématiquement les escaliers au lieu de l’ascenseur ou l’escalator
• Réduire le temps passé devant les écrans et le remplacer par n’importe quelle activité qui met le corps en mouvement (marche, vélo, sport, jardinage…)

Le conseil le plus important reste de pratiquer une activité physique modérée quotidiennement. Faire du sport le week-end ne palliera pas la sédentarité de la semaine. Il ne viendrait à personne l’idée de se brosser les dents pendant une heure le samedi et plus du tout pendant le reste de la semaine ! C’est la même chose pour l’activité physique.

Les recommandations de l’OMS pour l’activité physique sont à la portée de tous : 150 minutes d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’intensité soutenue par semaine… Que l’on peut simplifier par 30 minutes d’activité physique modérée par jour, ce qui représente environ 4 000 pas.

Privilégier l’escalier !

À tous les âges, pour les femmes comme pour les hommes, l’activité physique est un pilier essentiel pour préserver sa santé cardiovasculaire. Les récentes études montrent bien que les femmes ont tendance à la délaisser alors qu’elles peuvent en profiter des bienfaits pour leur santé encore plus que les hommes.

De la même manière que les femmes vont avoir tendance à repousser des rendez-vous médicaux pour s’occuper de leur entourage, elles oublient l’activité physique. Il est primordial de reprendre une sensibilisation dès le plus jeune âge afin de redonner aux jeunes filles le plaisir de bouger, pour qu’elles le conservent tout au long de leur vie.

Un conseil simple pour conclure. Monter quotidiennement des escaliers réduit particulièrement le risque de maladie cardiovasculaire : 20% pour 5 étages ou plus par jour, 50 marches environ, selon une étude menée à l’Université de Tulane (Nouvelle Orléans) et publiée dans la revue Atherosclerosis.

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