Les recommandations 2020 insistent sur le recours à la troponine ultrasensible avec un diagnostic précoce (1 voire 2h), la coronarographie en moins de 24h et le scanner coronaire pour éliminer les diagnostics. Les spécificités chez les femmes y sont clairement explicitées.
La Société Européenne de Cardiologie a mis à jour cette année ses recommandations sur la prise en charge de l’Infarctus sans sus décalage du segment ST (NSTEMI), les précédentes dataient de 2015. Le comité a été dirigé par le Pr Jean-Philippe Collet de l’hôpital de la Pitié Salpétrière.
Les points forts de cette édition sont tout d’abord l’usage primordial des biomarqueurs et en premier lieu de la troponine hypersensible (hs-Tn). Le dosage de la forme hypersensible permet de proposer des algorithmes de diagnostic rapide en 1 voire 2h. Si, intégrés à un examen clinique et un ECG normaux, les dosages s’avèrent normaux, un NSTEMI peut être éliminé. Il faut toutefois prendre en considération les paramètres modifiant les normes de hs-Tn que sont : l’âge (différence entre sujets sains très jeunes et très âgés), l’insuffisance rénale (différence entre fonction rénale normale et très altérée), le délai de la douleur thoracique et le sexe, avec des taux jusqu’ 40% plus bas chez les femmes. Les autres biomarqueurs ne sont pas recommandés en routine. L’usage des scores, notamment GRACE et les dosages des peptides natriurétiques permettent d’affiner le pronostic.
De par son excellente valeur prédictive négative, le coroscanner est recommandé pour éliminer l’origine coronaire dans les situations à risque bas et intermédiaire vues aux urgences. Dans les autres situations cliniques à risque estimé au moins modéré, la prise en charge en coronarographie est conseillée dans les 24h. Avec une prise en charge invasive rapide, un prétraitement par anti P2Y12 n’est pas recommandé.
Enfin, l’intérêt d’une démarche diagnostique poussée avec documentation des formes d’infarctus sans obstruction coronaire (MINOCA) qui touche de manière prédominante les femmes.
Dans cette édition 2020, le terme « femmes » apparait 23 fois : on constate ainsi la prise en considération des spécificité féminines que cela concerne les formes physiopathologiques plus fréquentes chez les femmes : les MINOCA avec en particulier les formes d’atteinte micro vasculaires, la dissection coronaire spontanée : 4% de l’ensemble des syndromes coronaires aigus (SCA) mais jusqu’à 35% des SCA chez les femmes de moins de 60 ans sans facteur de risque cardio-vasculaire, de l’estimation de leur sur-risque hémorragique avec la nécessité d’ajuster les doses d’anticoagulant à leur poids et leur fonction rénale.
La prise en compte appuyée des spécificités de l’infarctus du myocarde de la femme dans ces recommandations européennes 2020 souligne l’amélioration des pratiques professionnelles tenant compte du sexe. Ces évolutions sont indispensables pour optimiser la prise en charge de ces femmes, anticiper la récidive de l’infarctus en optimisant les traitements, le suivi et la coordination cardio-gynécologique. Agir pour le cœur des femmes a pour missions fondamentales d’alerter et d’agir en relayant les nouveautés sur les prises en charge des maladies cardiovasculaires de la femme afin de sauver la vie de 10 000 femmes à 5 ans.
https://www.escardio.org/Guidelines/Clinical-Practice-Guidelines/Acute-Coronary-Syndromes-ACS-in-patients-presenting-without-persistent-ST-segm.
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