Dans la survenue d’un infarctus du myocarde, dénommé actuellement Syndrome Coronaire Aigu (SCA), l’importance du degré d’obstruction de l’artère coronaire en cause est un élément très important pour la survenue de l’accident : Plus l’artère est rétrécie par la plaque d’athérome, dénommée alors sténose, plus le risque d’obstruction complète est important.
Toutefois l’élément qui va déclencher l’événement aigu concerne la plaque et l’interaction avec son environnement.
Dans tous les cas, c’est l’athérosclérose qui est le processus pathologique mais la plaque peut s’aggraver de deux façons : la rupture brutale, classique et l’érosion de la partie la plus interne de l’artère : l’endothélium en contact direct avec le sang. De ce fait, certaines plaques sont plus susceptibles que d’autres de se compliquer. On connait aujourd’hui les caractéristiques davantage associées au risque de rupture ou au risque d’érosion.
Chez les femmes, parce que la maladie coronaire est différente et atteint les petits vaisseaux, on constate davantage de phénomènes d’érosion que de de rupture, ce qui pourrait expliquer une symptomatologie différente lors de la survenue d’un infarctus.
L’épidémiologie a permis d’identifier les principaux facteurs de risque (FDR) associés aux événements cardiovasculaires mais la relation entre le nombre de FDR et la fragilité ou « vulnérabilité »de la plaque n’a jamais été étudiée de façon systématique avant l’étude présenté dans cet article.
L’évaluation de la fragilité
Une équipe de chercheurs a évalué cette association entre le nombre de facteurs de risque cardio-vasculaire et la fragilité de la plaque d’athérosclérose. Ils ont étudié les plaques par un examen spécifique, la tomographie par cohérence optique qui est une sorte de scanner.
Cet appareil permet ainsi de visualiser la structure des plaques, mais est assez peu utilisé en pratique courante.
Les patients ayant présenté un infarctus ont été répartis en 5 groupes en fonction du nombre des FDR habituels : hypertension artérielle, hyperlipidémie, diabète, tabagisme, puis classés en 2 groupes selon que le nombre de FDR était de 0, 1 ou supérieur ou égal à 2.
Sur les 2 187 plaques analysées, 1 581 étaient responsables de l’infarctus et 606 n’étaient pas en cause car chez une même personne les 2 types peuvent exister simultanément.
Parmi les plaques responsables de l’événement, certains marqueurs de fragilité de la plaque étaient plus fréquents avec l’augmentation du nombre des FDR : plaques riches en lipides avec des cristaux de cholestérol, une enveloppe fibreuse plus fine et la présence de micro-vaisseaux au sein de la plaque. On pourrait les qualifier de plaques « molles », récentes dans lesquelles le processus de calcifications qui les stabilisent ne s’est pas encore produit.
La présence d’au moins deux FDR était associée avec tous les critères de fragilité à l’exception des plaques riches en lipides. La rupture de plaque était plus fréquente à mesure que le nombre de FDR augmentait à l’inverse de l’érosion.
Il faut souligner que les examens habituels de dépistage comme le score calcique coronaire qui comme son nom l’indique est basé sur la visualisation et le décompte des calcifications ne permet pas de repérer ce type d’anomalies. Le coroscanner (scanner des coronaires) avec une injection d’une dose modérée de produits de contraste permet aujourd’hui de repérer les plaques vulnérables et de les étudier finement avec les nouveaux appareils. Des études multicentriques sont en cours pour valider la prescription préventive d’un scanner des coronaires chez les sujets asymptomatiques non diabétiques cumulant plusieurs FDR.
En conclusion,
Chez les patients qui présentent un infarctus du myocarde, et cela est très cohérent, un nombre plus important de FDR cardio-vasculaire est très nettement lié à des plaques plus fragiles à l’origine de cet infarctus.
De plus lors de l’accident la présence des facteurs de risque à l’origine d’un pronostic plus défavorable.
Il est donc très important d’intervenir au plus tôt de manière efficace par un repérage des FDR et leur prise en charge associant une modification de l’hygiène de vie et un traitement pharmacologique dédié (notamment des statines, un traitement antihypertenseur...). Car il convient de souligner encore une fois que mêmes des petites plaques non sténosantes et qualifiées de « peu menaçantes » sont en fait fragiles et exposent à des complications aigues évitables.
Agir plutôt que subir en se dépistant, en se traitant et en se faisant suivre très régulièrement par son médecin traitant et son spécialiste.
Référence :
Covani M. et al : Plaque vulnerability and cardiovascular rissk factoor burden in acute coronary syndrome : An optical coherence tomography analysis.
JACCl (2025) ;(86)2 :77-89
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