Le docteur Stéphane Manzo, Cardiologue à l’AP-HP à Paris et ambassadrice d’Agir pour le Cœur des femmes nous explique pourquoi la femme est au moins aussi concernée que l’homme quand il s’agit d’infarctus du myocarde!
Pendant longtemps, l’infarctus du myocarde (IDM) a été considéré comme une maladie de l’homme épargnant les femmes. En France, ces dernières années nous avons pu constater une augmentation importante du nombre d’hospitalisation et de décès pour IDM chez les femmes, notamment de moins de 65 ans. Jusqu’à ce jour, les femmes présentant un IDM avaient 5 à 10 ans de plus que les hommes, plus de facteurs de risque cardiovasculaires, principalement diabète et hypertension, souvent méconnu ou insuffisamment traité au moment du diagnostic d’IDM. Actuellement, l’IDM touche de plus en plus de femmes jeunes, notamment lorsqu’elles sont tabagiques. Souvent, en plus de la classique douleur dans la poitrine, retrouvée chez 2/3 d’entre elles, les femmes rapportent plus de symptômes dits « atypiques » : nausées, gêne épigastrique. Il est cependant vital de consulter très vite, au bout de 15 minutes de douleurs « suspecte » en appelant le 15. En effet, le devenir des femmes lors d’un IDM, est plus sombre que chez les hommes avec plus de complications et de décès dans les jours qui suivent. Une prise en charge adaptée et rapide est le seule garant d’une amélioration du pronostic. Les explorations cardiologiques doivent être conduites dans les meilleurs délais. Il est parfois possible de ne pas retrouver d’occlusion complète d’une artère coronaire même en présence d’une authentique douleur avec de vrais signes à l’électrocardiogramme. En effet, chez les femmes, peuvent être retrouvées des formes plus rares telles que : des dissections coronaires spontanées (déchirures interne de la paroi de l’artère pouvant occlure l’artère), des spasmes coronaires, voire des infarctus sans lésion coronaire visible malgré des investigations poussées notamment par des techniques d’imagerie endocoronaire. Il est essentiel de se donner les moyens à mettre en œuvre afin de limiter les complications et d’améliorer le pronostic par des stratégies d’information. La prévention passe par le dépistage et la prise en charge adaptée des facteurs de risque cardiovasculaire : diabète, hypertension, hypercholestérolémie mais également les antécédents de grossesses compliquées (de diabète, d’hypertension, de pré éclampsie, de naissance prématurée…). Il est également important de sensibiliser la population et l’ensemble des acteurs de soins sur le risque chez la femme, même jeune, ses formes parfois atypiques et la nécessité de prise en charge rapide et agressive.
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