Bus du Coeur 2023 : un bilan exceptionnel

Que faut-il retenir de la tournée 2023 du Bus du Cœur des Femmes ?
Claire Mounier-Vehier : avant tout, l’enthousiasme que notre passage déclenche dans chaque ville-étape auprès des professionnels de santé, de l’ensemble des acteurs et des femmes que nous accueillons. Offrir un bilan cardio-vasculaire et gynécologique aux femmes qui en ont besoin, afin de les remettre dans un parcours de soins, donne du sens au métier de soignant.
Thierry Drilhon : nous avons monté notre niveau d’intervention à tous points de vue. 1 058 professionnels de santé ont été impliqués cette année, bénévoles ou mis à disposition par les structures de santé locales, soit près du double de l’an dernier. 4 672 femmes ont bénéficié d’un dépistage gratuit, soit 275 dépistages par étape en moyenne, dépassant largement notre objectif de 200, avec un record de 418 femmes dépistées à Lille.

Quelle est la recette de ce succès ?
Thierry Drilhon : la réussite de notre action s’appuie sur l’implication forte des villes, l’expertise des professionnels de santé locaux, l’écosystème associatif et la solidarité de nos partenaires financeurs. Ils prouvent, si besoin en est, que le monde de l’entreprise a bien un grand rôle à jouer dans la prévention santé.
Claire Mounier-Vehier : l’enracinement local est essentiel. Rester trois jours par an dans une ville n’est bien évidemment pas suffisant. Seule une action collective mobilisant les acteurs locaux peut avoir une réelle efficacité à terme. Un maillage de talents au service de la santé des femmes, multidisciplinaire et transgénérationnel, se met en place et permet de sauver des vies au quotidien.

Comment avez-vous vécu l’incendie du Bus et la perte de l’ensemble de votre matériel, victimes des violences urbaines ?
Claire Mounier-Vehier : au-delà de l’émotion, cette épreuve a renforcé notre détermination. Avec toute notre équipe, notre premier réflexe a été de penser aux femmes que nous devions accueillir. Nous avons tout fait pour qu’elles n’en subissent pas les conséquences.
Thierry Drilhon : les messages de soutien ont été innombrables et nous avons bénéficié d’un exceptionnel élan de solidarité. Il a réuni 4 000 donateurs particuliers et nos grands partenaires, qui nous a permis de reprendre la route dès le mois de septembre, sans modifier notre programme.

En quoi la dernière étape au ministère de la Santé et de la prévention a été hautement symbolique ?
Thierry Drilhon : nous sommes fiers qu’une initiative financée par des fonds privés ait été en mesure d’offrir un dépistage gratuit à près de 230 femmes salariées du ministère. Parmi les bénéficiaires, nombreuses étaient celles qui négligeaient leurs soins et leur suivi, avec des résultats comparables à ceux que nous avons pu observer dans nos différentes villes-étapes. C’est un message fort sur la nécessité de travailler tous ensemble pour développer les initiatives de prévention dans les années à venir.
Claire Mounier-Vehier : à travers cet événement, le ministère a réaffirmé l’attention toute particulière qu’il est nécessaire de porter à la santé des femmes. Cette reconnaissance du bien fondé de nos actions constitue un pas de plus vers la mise en place de parcours de soins cardio-gynécologiques et vers la généralisation d’une consultation longue de repérage du risque cardio-vasculaire vers 50 ans, à l’entrée dans la ménopause.

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