Comme nous l’a rappelé la Covid 19, une maladie a des causes et des conséquences qui sont à la fois biologiques, psychologiques et sociales. De nombreuses études démontrent que les facteurs psychosociaux ont un rôle non négligeable dans la progression des infarctus chez les femmes jeunes. Le stress psychosocial arrive en troisième position des facteurs de risque d’infarctus derrière le tabac et le cholestérol et 20% des victimes d’infarctus présentent un tableau de stress post-traumatique.
Les femmes sont en première ligne face à ce stress psychosocial. Leur charge mentale familiale et professionnelle ne cesse d’augmenter. Elles vivent souvent seules, responsables de l’éducation des enfants, avec de revenus moindres que les hommes. Nombre d’entre elles sont dans une grande précarité sociale qui va en s’accroissant avec la Covid. Le stress face au quotidien et à l’avenir est alors majeur, provoquant souvent des effets sur l’alimentation, le tabagisme et l’activité physique.
En raison de spécificités anatomiques et biologiques, les femmes réagissent de façon particulière au stress aigu, ce qui augmente leur risque d’infarctus alors que leurs artères coronaires sont peu ou pas abimées. Pour les femmes jeunes, la survenue d’un infarctus du myocarde est très déstabilisante d’un point de vue psychologique et social. Elles vivent l’accident cardiaque comme une injustice, une perte de chances face à la vie, ne se sentaient concernées, ne le savaient pas, ont du mal à comprendre ce qui leur est arrivé. Nombre d’entre elles ont des séquelles importantes avec un handicap physique, parfois sévère et pourtant invisible des autres. Ce stress induit par la maladie multiplie par 2 le risque de récidive d’accident cardiaque, ce d’autant que la majorité d’entre elles ne vont pas en rééducation cardiaque, ce temps si précieux et privilégié pour aborder le stress plus sereinement.
La protection du cœur des femmes et en particulier des plus jeunes, en les aidant à réduire leur stress, en les soutenant lors de l’épreuve de la maladie, en favorisant leur bien-être est au cœur des missions que s’est assigné le fonds de dotation « Agir pour le Cœur des Femmes » : Alerter sur les méfaits du stress sur le cœur et les artères, Accompagner ces femmes, notamment les plus précaires dans leur plan de soins cardio-gynécologique et Agir en leur apprenant les bonnes méthodes de gestion de stress (cohérence cardiaque, méditation en pleine conscience, reprise d’une activité physique encadrée), en se faisant aider si nécessaire, par des professionnels experts du stress.
Pour en savoir plus :
Le livre du Dr Jean-Pierre Houppe. Le cœur du bonheur: J'ai choisi d'être heureux pour éviter l'infarctus! Editions Dunod. Mai 2019.
Une étude récente d’Axa prévention santé communiquée en septembre, souligne que 81% des femmes négligent leur santé au profit de celle de leurs proches ; 70% estiment qu’être en bonne santé, c’est ne pas être malade, ne pas être ‘empêchée’, 77% d’entre elles repoussent [...]
Les maladies cardio-vasculaires représentent un fardeau mondial en raison du nombre élevé de décès et d’invalidités qu’elles entraînent. L’hypertension artérielle est un de ses principaux facteurs de risque. Elle est même le 1er facteur de risque de l’accident vasculaire cérébral [...]
L’US Prevention Services Task Force (USPSTF) viens de reprendre ses précédentes recommandations, datant de 2016, pour des sujets entre 40 et 75 ans, sans MCV connue, ni antécédents d’hypercholestérolémie familiale, avec un LDL-Cholestérol (LDL-C ou mauvais cholestérol) inférieur à 1,9 g [...]