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Gynécologie

Un nouveau traitement alternatif aux hormones pour la gestion des bouffées de chaleur de la ménopause ?

Le Dr Brigitte Raccah-Tebeka, gynécolo-endocrinologue et le Pr Geneviève Plu-Bureau, gynécologue et épidémiologiste à Paris, toutes deux ambassadrices d’Agir pour le Cœur des Femmes, vous proposent une actualité sur un traitement alternatif aux hormones pour gérer les bouffées de chaleur de la ménopause.

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Les bouffées vasomotrices associant les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes affectent le quotidien et la qualité de vie de nombreuses femmes lors de la ménopause et débutant parfois même quelques années avant jusqu’à 80% selon les dernières études. La thérapeutique la plus efficace est le traitement hormonal de la ménopause grâce aux estrogènes qui la composent. Certaines femmes cependant ne souhaitent pas utiliser d’hormones et d’autres patientes ne peuvent pas utiliser d’hormonothérapie en raison de leurs antécédents médicaux. Parmi les contre-indications aux estrogènes, on retrouve les accidents cardiovasculaires (comme un infarctus du myocarde ou un AVC ischémique) ainsi que certains antécédents thrombo-emboliques.
De nombreuses alternatives médicamenteuses (certains médicaments antidépresseurs, clonidine, prégabaline…) ou non médicamenteuses (acupuncture, yoga, thérapie comportementale…) ont été testées avec une efficacité toujours inférieure à celle de l’hormonothérapie.
Depuis quelques années la physiologie des bouffées de chaleur a été mieux identifiée faisant intervenir des neurones particuliers (kisspeptine/ neurokinine B/ dynorphine (KNDy)) au niveau du centre hypothalamique de la thermorégulation au cœur du cerveau. Ces neurones sont stimulés par le neuropeptide neurokinine B qui agit sur les récepteurs neurokinine 3 inhibés par les estrogènes. Lors de la ménopause, les estrogènes diminuent et l’activation du récepteur neurokinine 3 n’est pas freinée entraînant une hypertrophie des neurones KNDy à l’origine d’une altération du centre de la thermorégulation et favorisant donc de la survenue de bouffées vasomotrices.
De nouvelles molécules bloquant ces neurones ont vu le jour pour espérer obtenir une bonne efficacité sur la gestion des bouffées vasomotrices.
Ainsi, le fezolinetant a été testé chez des femmes ménopausées âgées de 40 à 65 ans présentant au moins 7 bouffées vasomotrices par jour d’intensité modérée à sévère. Cette molécule a permis de réduire significativement les bouffées de chaleur comparativement au placebo dès la première semaine de traitement et cela sur les 52 semaines de l’étude. L’efficacité portait aussi bien sur la fréquence que sur l’intensité des bouffées. Les effets secondaires sembleraient peu fréquents et n’ont pas conduit à une interruption prématurée du traitement.
Le développement de cette nouvelle molécule vient de recevoir l’autorisation de mise sur le marché européenne, avec une commercialisation en début d’année 2025. Elle promet d’offrir une nouvelle solution thérapeutique aux femmes ménopausées qui ne veulent ou qui ne peuvent pas utiliser le traitement hormonal de la ménopuse.

Pour en savoir plus :
Johnson KA, Martin N, Nappi RE, Neal-Perry G, Shapiro M, Stute P, Thurston RC, Wolfman W, English M, Franklin C, Lee M, Santoro N. Efficacy and Safety of Fezolinetant in Moderate-to-Severe Vasomotor Symptoms Associated With Menopause: A Phase 3 RCT. J Clin Endocrinol Metab. 2023 Feb 3:dgad058. doi: 10.1210/clinem/dgad058. Epub ahead of print. PMID: 36734148.


 
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