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TEMOIGNAGES
Couturière créative, Mouscron

Amandine, 34 ans

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Je suis l’heureuse maman d’Eléa, 8 mois, notre petit miracle médical arrivé naturellement après 4 ans d’échec en Procréation Médicalement Assistée et plusieurs Fécondations in vitro ayant échoué.
Je ne bois pas, je fume un peu, une petite dizaine de cigarettes par jour, j’ai eu la faiblesse de reprendre la cigarette après l’allaitement d’Eléa mais bon, ce n’est pas grand-chose.
Il y a quelques années, j’ai perdu mon père à la suite à de nombreux infarctus.
Aujourd’hui, il fait très chaud, nous profitons de ce temps magnifique pour passer la journée dehors. Les enfants profitent de la petite piscine installée dans le jardin pour se rafraîchir. Quelle merveilleuse journée, j’ai vraiment de la chance, mon conjoint, notre fille, le soleil, la famille…
Ce 11 août 2020, je ne le sais pas encore, mais cette nuit ma vie va changer.
Depuis quelques jours je suis épuisée, mais bon, j’ai un bébé de 8 mois et j’essaie de créer mon entreprise de couture, j’y mets beaucoup d’énergie, c’est normal que je sois fatiguée.
J’ai mal dans l’épaule gauche aussi, mais bon, je suis droitière et bébé passe son temps à bras, je ne la porte que du bras gauche, j’ai juste des courbatures.
C’est vrai que ces derniers jours je respire mal, mais bon, je suis asthmatique et allergique au pollen. En ce moment, il fait tellement chaud qu’il n’y a pas d’air et on voit littéralement voler le pollen. Alors bon, logique que je respire mal. Ce soir pourtant, la Ventoline ne fait pas effet. C’est vrai que quand nous sommes rentrés à pied de cette magnifique journée, j’ai dû m’arrêter pour m’asseoir et reprendre mon souffle, mais bon, une bonne nuit et cela ira mieux …
Il est 1h30 du matin lorsque nous allons nous coucher, mon conjoint est inquiet mais je le rassure : tout va bien, j’ai juste besoin de dormir. Il me demande s’il doit appeler des secours. N’exagère pas, je suis juste fatiguée…
Nous nous couchons et là, j’ai peur. J’ai peur, parce que j’ai souvent entendu mon père se plaindre d’avoir comme un rot coincé, qui ne veut pas sortir. Et là, sur l’instant, c’est ce que je ressens. J’ai peur, parce qu’allongée je ne me sens pas bien du tout. J’ai peur, parce que je commence à sentir ma mâchoire se raidir et que je sais exactement ce que cela veut dire. Ca y est, c’est mon tour, je suis en train de faire un infarctus…
2h du matin. « Mon cœur, reste calme s’il te plait, mais il se passe quelque chose. Je veux bien que tu appelles le 112, s’il te plait. » Surtout Amandine, ne le panique pas, tu vas être emmenée, prise en charge et il va rester avec la petite, ne le panique pas, il a besoin d’être rassuré.
Il appelle, je me dis que je vais très vite être prise en charge, tout va bien, je suis rassurée. Monsieur est en train d’expliquer à la régulatrice mes antécédents familiaux et mes symptômes. Il a mis le haut-parleur, elle a une voix douce, elle va reconnaitre mes symptômes et m’envoyer du secours très vite, c’est sûr… Je suis rassurée… Jusqu’à ce que je l’entende prononcer : « Mais non monsieur, ne vous inquiétez pas, madame fait juste une crise d’angoisse. » Oh non… J’ai de nouveau peur !
Cela fait maintenant vingt minutes que Monsieur essaie de négocier avec la régulatrice pour qu’elle nous envoie du secours, elle répète que ce n’est qu’une crise d’angoisse… Je prends le téléphone et lui demande si elle en est vraiment sûre, si elle est prête à jouer sa carrière là-dessus, parce que si elle ne m’envoie pas de secours maintenant et que je suis bel et bien en train de faire un Infarctus, elle va tout perdre… Je suis obligée de la menacer pour qu’elle m’envoie du secours… Ca y est, je m’énerve et je sens ma poitrine se serrer… Mais comment est-ce possible de devoir en arriver là ?
Nous avons de la chance, la caserne est toute proche de chez nous, à 2h30, les pompiers sont là. Ils me demandent de m’allonger dans mon canapé et de tout réexpliquer, je m’exécute. Pendant ce temps, ils me posent des électrodes, me font un électrocardiogramme et me prennent deux tubes de sang.
Ils me disent eux aussi que ce n’est sûrement qu’une crise d’angoisse. L’électrocardiogramme ne révèle rien de particulier, un « bloc de branches », mais c’est assez commun… C’en est trop pour moi, je m’effondre en larmes, je leur dis que je suis sûre de moi, je le sens au plus profond de moi, je suis en train de faire un infarctus, il faut m’aider.
2h50, ils me proposent enfin de m’emmener aux urgences, j’y arrive vers 3h.
On m’installe dans un box, monitorée, seule, j’ai peur…
J’entends dans le bureau juste en face qu’ils ont envoyé mes tubes de sang en analyse, mais que dans deux heures, je suis dehors… Depuis quand n’écoute-t-on plus les patients ?
Il est maintenant 5h10 du matin, depuis mon arrivée, je n’ai vu qu’un infirmier qui m’a fait un test Covid, c’est tout. Pourtant j’entends dans le bureau qu’il y a d’un coup du mouvement, une voie forte : « demandez une écho en urgence et une deuxième analyse ». Un homme arrive dans ma chambre, il se présente, c’est le médecin urgentiste de garde. Ils ont reçu mes premiers résultats, les troponines cardiaques crèvent le plafond, ils doivent me refaire une prise de sang pour vérifier, il me pique et me dit que ces analyses-là devraient aller plus vite, qu’ils vont stipuler l’urgence au labo. Il continue de me parler mais je ne l’écoute plus, je pleure… Je l’avais dit, je l’avais dit !
Une heure plus tard, la deuxième analyse arrive, le taux à presque doublé en trois heures, je suis effectivement en détresse cardiaque…
Je suis enfin envoyée en coronarographie à 10h et on me pose un stent dans la foulée. Artère coronaire gauche bouchée à 80 pour 100…
D’après la régulatrice du 112, hier soir, j’ai fait une crise d’angoisse…

 
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