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COMMUNIQUE

Bus du Coeur des Femmes : une urgence de santé publique ! « Agir plutôt que subir »

Le Bus du Cœur des Femmes repart pour une tournée de 20 villes-étapes en 2022 dès le 9 mars prochain, alors qu’une étude réalisée auprès de 1065 femmes en situation de vulnérabilité dépistées dans les 5 villes de la tournée 2021 confirme le bien-fondé de l’initiative.

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Un constat édifiant qui confirme cette urgence médicale et sociétale !
Des chiffres chocs !

• 90% des participantes cumulent au moins 2 facteurs de risque cardio-vasculaires et métaboliques
• 73% ont une obésité abdominale
• 67% déclarent être stressées
• 43% ont une hypertension artérielle non contrôlée
• 43% cumulent au moins 2 facteurs de risque gynéco-obstétricaux et au moins 2 facteurs de risque cardio-vasculaire
• 30% n’ont pas de suivi gynécologique depuis plus de 3 ans
• 70% des femmes présentant deux facteurs de risques n’ont aucun suivi cardio-vasculaire

Ces résultats sont largement au-dessus des moyennes nationales, soulignant ainsi la nécessité de poursuivre et d’accélérer rapidement le développement de ce type d’action à une plus grande échelle au niveau national. Il faut inverser les chiffres alors que les maladies cardio-vasculaires tuent encore 200 femmes par jour, 76 000 femmes par an, restant toujours la 1ère cause de mortalité chez elles (CEPIC Inserm 2015 ; beh.santepubliquefrance.fr/beh/2019/29-30).


Avec l’objectif de sauver 10 000 vies en 5 ans, le fonds de dotation Agir pour le Cœur des Femmes lançait le 29 septembre dernier l’opération « le Bus du Cœur des Femmes ». Il a fait étape dans 5 villes : Lille, Marseille, Avignon, La Rochelle, Saint-Etienne, proposant un dépistage cardio-vasculaire, métabolique et gynécologique aux femmes en situation de vulnérabilité. Ce sont 1065 femmes qui ont été reçues dans le Bus par des professionnels de santé locaux, avec un carnet de dépistage pour chacune. Ces données anonymisées ont été analysées par une équipe de chercheurs de la Direction de la Recherche et de l’Innovation du CHU de Lille, pilotée par Patrick Devos, statisticien, et le Pr Claire Mounier-Véhier, cofondatrice d’Agir pour le Cœur des Femmes.

La vulnérabilité économique ou sociale est à la fois un frein à la prévention et un accélérateur de l’entrée dans la maladie !

Reflet de l’état de santé cardio-vasculaire et gynécologique des femmes en situation de vulnérabilité dans les villes françaises, cette étude, unique en son genre, a été réalisée sur un panel de 1 065 femmes de 15 à 90 ans (52 ans en moyenne).

Premier feu rouge : des femmes à haut risque cardio-vasculaire, métabolique et gynécologique !

Cette étude souligne que l’hypertension artérielle reste très largement sous diagnostiquée et insuffisamment traitée dans cette population et confirme le constat de l’étude ESTEBAN (Santé publique France. Etude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban) 2014-2016. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 24 avril 2018 n°10).

Au total, 43% des femmes de l’étude Bus du cœur des Femmes ont une hypertension non contrôlée, supérieure à 140/90. Plus d’un tiers des femmes la découvre lors du dépistage. Parmi les femmes déjà traitées pour cette maladie, 72% ne sont pas contrôlées, mettant en lumière un grave déficit en termes de prise en charge. Près d’une femme sur 5 présente une hypertension artérielle sévère de grade 2 ou 3, un facteur de risque critique de l’accident cardiovasculaire. La mesure de la pression artérielle est pourtant un geste clé de la prévention cardiovasculaire de la femme aux trois phases clés de sa vie hormonale (contraception - grossesse – ménopause).

La pandémie, avec ses confinements, a eu ses conséquences sévères sur cette population fragilisée avec 68% des femmes en surpoids ou en obésité. Elles sont aussi 73% à avoir une obésité abdominale (périmètre abdominal > ou = 88 cm), qui peut être présente malgré un index de masse corporelle (IMC= poids/Taille 2) normal. C’est plus que la moyenne nationale (http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2016/35-36).

Autre conséquence de cette vulnérabilité aggravée par le Covid, 67% des femmes déclarent se sentir dans un état de stress, 26% ont un syndrome dépressif, facteurs de risque majeurs de l’accident cardio-vasculaire (J Am Heart Assoc. 2014).

Parmi les jeunes femmes ayant une contraception avec oestrogène de synthèse, 76% ont au moins une contre-indication à leur prescription : âge > 35 ans, IMC > 30 kg/m², tabagisme actif. La contraception ne doit pas tuer mais bien protéger de la grossesse non désirée. (www.sfhta.eu/recommandations/ HTA, Hormones et femmes. 2018).

Alors que 90% des femmes cumulent au moins 2 facteurs de risque cardio-vasculaires, 43% d’entre elles cumulent au moins 2 facteurs de risque gynéco-obstétricaux et 2 facteurs de risque cardio-vasculaire.

Deuxième feu rouge : des femmes vulnérables à haut risque cardio-vasculaire et/ou gynécologique et pourtant insuffisamment prises en charge !

Dans la population des femmes dépistées, 11% n’ont plus de médecin traitant.
70% des femmes avec au moins 2 facteurs de risque cardio-vasculaires ne sont pas suivies par un cardiologue et/ou un médecin vasculaire.
31% des femmes n’ont pas eu de consultation gynécologique au cours des 3 dernières années.
22% des femmes ne sont pas à jour dans leur suivi mammographique, datant de plus de 2 ans.

La pandémie de la COVID a bien joué un rôle d’accélérateur d’entrée dans la maladie cardio-vasculaire en retardant le diagnostic et en accentuant la vulnérabilité de ces femmes qui, pour 81% d’entre elles, se préoccupent plus de la santé de leurs proches. Cette tendance se traduit dans la réalité médicale : 70% d’entre elles diffèreront des soins programmés pour elles (étude Elabe pour AXA Prévention 2021).

Mais aussi… des feux verts qui doivent encourager la médecine préventive !

99% ont été très satisfaites de leur passage dans le Bus, comprenant les messages de prévention, prenant conscience de l’importance de leur santé et ainsi parleront de l’importance du dépistage à leur entourage. Dépistées et vulnérables, elles deviennent des relais, formidables colibris de la prévention active et offensive pour sauver à leur tour d’autres vies.

Quels enseignements de l’étude Bus du cœur des Femmes ?
Regards croisés des 2 cofondateurs,
Pr Claire Mounier-Véhier & Thierry Drilhon

Dès aujourd’hui, il est urgent de poursuivre ces actions de sensibilisation, de prévention, de dépistage et de pédagogie à grande échelle dans la bienveillance.

« Quand on sait que chez les femmes, les facteurs de risques classiques comme le poids, l’hypertension artérielle, le cholestérol, le tabac et le stress ont un impact plus délétère sur leurs artères, on comprend l’urgence de développer ces campagnes de dépistage, prioritairement vers les femmes en situation de vulnérabilité, pour lesquelles tous les chiffres sont au rouge (rapport du Haut Conseil à l’Egalité Hommes-Femmes 2017). Sauver une vie, c’est dépister au moins un facteur de risque cardio-vasculaire ou gynécologique et éviter ainsi à la femme de subir une complication parfois mortelle, et pourtant évitable.
Mais rester trois jours par an dans une ville n’est bien évidemment pas suffisant. C’est pour cela que les dépistages sont réalisés par des professionnels de santé locaux dans chaque étape du Bus du Cœur des Femmes, en partenariat avec les services sociaux des villes qui préinscrivent ces femmes. A l’issue de ce dépistage, ces femmes sensibilisées sont remises dans un parcours de santé avec des rendez-vous planifiés pour elles. La Caisse Primaire d’Assurance Maladie, sollicitée dans chaque ville, permet de remettre les droits des femmes à jour et de leur trouver un médecin traitant si besoin.
Nous créons un écosystème vertueux autour de la santé cardio-vasculaire et gynécologique. Tous ensemble, les professionnels de santé locaux, libéraux et hospitaliers construisent des parcours de soins cardio-vasculaires et gynécologiques, en attendant le retour du bus l’année suivante ! Notre ambition n’est pas de proposer un dépistage ponctuel, mais bien d’inciter à la pérennité d’une prise en charge adaptée avec une démarche récurrente. »
Claire Mounier Vehier, co-fondatrice d’Agir pour le Cœur des Femmes, cardiologue au CHU de Lille et Professeur de médecine vasculaire à l’Université de Lille

« Les résultats de cette étude sont bien plus alarmants que ce que nous avions anticipé. Nous estimons avoir sauvé la vie de plus de 900 femmes, puisque 90% des femmes dépistées présentaient au moins deux facteurs de risque cardio-vasculaire. Le Bus du Cœur des Femmes a livré à la fois des clés de compréhension à ces femmes pour mieux appréhender leur santé, avec des outils concrets : intégration à un parcours de soins lorsque c’était nécessaire, remise d’un tensiomètre automatique, pédagogie sur l’automesure pour le développement de l’auto-surveillance. Autre critère marquant de réussite : 99% des femmes ont été « satisfaites et très satisfaites » de leur passage dans le bus, et parleront à leur entourage de l’importance de se faire dépister. Forts de cette 1ère édition, notre ambition est d’accélérer notre action dès 2022 couvrant 20 villes, et d’étendre cette opération jusqu’en 2025. La réussite de notre action s’appuie l’implication forte des villes, l’expertise des professionnels de santé locaux et l’écosystème associatif.
Cette action collective redonne du sens, du lien, de l’écoute positive et de la bienveillance après cette période compliquée de la COVID qui nous a tous fragilisés. Thierry Drilhon, co-fondateur d’Agir pour le Cœur des Femmes, administrateur et dirigeant d’entreprises, Président de la Franco British Chamber.

Une tournée 2022 dans 20 villes à partir du 9 mars,
pour dépister au moins 4 000 femmes en situation de vulnérabilité

Le Bus du Cœur des Femmes affiche des objectifs ambitieux de développement. La tournée 2022 sera lancée le 9 mars prochain à Cannes. En complément du dépistage, il s’agit de faciliter le suivi cardio-gynécologique de ces femmes au sein d’un écosystème de professionnels de santé locaux formés aux spécificités des maladies cardio-vasculaires chez les femmes.

« Agir pour le Cœur des Femmes a déjà transformé son objectif initial de sauver 10 000 femmes en 5 ans. Au vu des résultats de la première édition, nous sommes convaincus que ce sera bien plus !
N’oublions jamais que dans 8 cas sur 10, nous pouvons éviter l’accident cardio-vasculaire grâce à une bonne hygiène de vie et un suivi régulier. La pédagogie est essentielle.» Thierry Drilhon
« Le Bus du Cœur des Femmes porte des messages positifs auprès des femmes en situation de vulnérabilité, en les sensibilisant de manière bienveillante sur l’importance de leur santé. En les réintégrant dans un parcours cardiovasculaire et gynécologique, nous les incitons à prendre davantage soin d’elles au quotidien. » Pr Claire Mounier-Véhier

Les 12 premières villes étapes du Bus du Cœur des Femmes 2022

Du 9 au 11 mars : Cannes
Du 23 au 25 mars : Privas
Du 6 au 8 avril : La Rochelle
Du 13 au 15 avril : Pessac
Du 20 au 22 avril : Toulouse
Du 4 au 6 mai : Calais
Du 11 au 13 mai : Maubeuge
Du 18 au 20 mai : Amiens
Du 1er au 3 juin : Mulhouse
Du 8 au 10 juin : Saint-Étienne
Du 22 au 24 Juin : Le Havre
Du 29 juin au 1er Juillet : Rouen

Contact presse : Alexandre Borreil / aborreil@aya-communication.fr / 06 76 32 27 69


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