Une étude récente d’Axa prévention santé communiquée en septembre, souligne que 81% des femmes négligent leur santé au profit de celle de leurs proches ; 70% estiment qu’être en bonne santé, c’est ne pas être malade, ne pas être ‘empêchée’, 77% d’entre elles repoussent régulièrement des consultations et 85% essaient de se soigner seules et 42% des femmes ne font jamais de dépistage pour les maladies cardio-vasculaires. Or à âge égal, les femmes présentent plus de facteurs de RCV que les hommes. Certains facteurs de risque sont aussi plus délétères chez la femme, comme l’HTA, le tabac, le diabète, le stress psycho-social ; ils ont aussi moins bien dépistés et moins bien contrôlés comparativement aux hommes. Les femmes voient aussi leur risque cardio-vasculaire rythmé par leur vie hormonale, et ceci très tôt dès l’adolescence, avec la 1ère contraception (avec éthynil-estradiol), puis les grossesses et plus tard lors de la ménopause. Certaines présentent des situations émergeantes à risque (migraine avec aura, endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, insuffisance ovarienne prématurée, maladies inflammatoire ou auto-immunes…). A l’inverse, une hygiène de vie optimisée s’avère très efficace en médecine préventive chez la femme. Dans 8 cas sur 10, l’accident pourrait même être évité en préservant ses rendez-vous clés avec sa santé. Prédire le risque d’accident CV chez la femme reste très difficile car les scores de risque classiques ne tiennent pas compte de ces spécificités féminines. A l’initiative de la Société Française d’HTA, un consensus d’experts vient de proposer une stratification du RCV adaptée aux femmes françaises (www.sfhta.eu), pour guider les professionnels de santé dans le repérage, le dépistage et la prise en charge des femmes à risque. Vivre longtemps mais en bonne santé, c’est tout l’enjeu de la médecine vasculaire préventive.
Dans ce sens, le Fonds de dotation « Agir pour le Cœur des Femmes/Women’s CardioVascular Healthcare Foundation)», a été créé en 2020, avec 3 missions « Alerter, Anticiper et Agir » pour sauver la vie de 10 000 femmes à 5 ans.
Il vient de lancer une campagne nationale de repérage et d’accompagnement des femmes en situation de vulnérabilité, dont on sait qu’elles sont particulièrement exposées aux maladies cardio-vasculaires. Agir pour le Cœur des femmes et ses Bus du Cœur des Femmes incitent les femmes à plus s’écouter et à se dépister.
Parallèlement, la mise en œuvre des étapes du Bus fédère tout un écosystème de professionnels de santé dont les médecins vasculaires et d’acteurs des services sociaux, favorisant la mise en place de parcours de santé cardio-vasculaires et gynécologiques.
En 2022 ce seront 20 villes qui accueilleront le Bus du Cœur des Femmes après un premier bilan très instructif qui a souligné la nécessité de repérer et d’accompagner les femmes en situation de vulnérabilité qui sont sorties des parcours de soins habituels
Ensemble, nous pouvons sauver des vies et être de vrais colibris de la prévention. Agir plutôt que subir, c’est de notre responsabilité au quotidien.
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