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Dépistage

Les femmes plus exposées aux facteurs de risque

Le mode de vie des femmes a fortement évolué ces 30 dernières années,
entrainant une progression régulière de leur exposition aux facteurs de risque cardio-vasculaire.

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Certains facteurs de risque sont associés à un risque cardio-vasculaire plus élevé et un moins bon pronostic chez la femme que chez l’homme. A âge égal, les femmes présentent plus de facteurs de risque cardio-vasculaires que les hommes. Plus de 80 % des femmes de plus de 45 ans en ont au moins deux. Leur risque de développer un infarctus du myocarde lié à l’hypertension, au diabète ou au facteur psychosocial est plus important, selon l’étude Interheart (2004).

Le tabac
Il est particulièrement toxique pour les artères féminines. 3 à 4 cigarettes par jour multiplient par 3 le risque cardio-vasculaire chez la femme. Pour une femme fumeuse, le risque de mourir d’une maladie cardio-vasculaire est équivalent à celui d’une femme non fumeuse pesant 42 kg de plus. Elle fait un premier infarctus du myocarde 13,7 ans plus tôt que la non-fumeuse, contre 6,2 ans chez l’homme (Eur J Cardiovasc Prev Rehabil. 2009).

L’hypertension artérielle
Après la ménopause, sa prévalence est plus élevée chez la femme que chez l’homme du même âge. Elle a davantage d’impact chez la femme que chez l’homme, liée à un plus grand nombre d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux et d’insuffisances cardiaques. Pourtant, il apparaît que la proportion de femmes traitées a nettement diminué depuis 2006 (BEH 2018), car lke dépistage reste insuffisant.

Le diabète
La mortalité cardio-vasculaire est plus importante chez la femme diabétique que chez l’homme diabétique, avec un risque relatif de maladie coronaire fatale nettement plus élevé (J Am Coll Cardiol. 2006).

Le cholestérol
Il est associé de manière plus importante au risque cardio-vasculaire chez la femme que chez l’homme (J Am Coll Cardiol. 2006).

Le surpoids et l’obésité
Ces dernières années, le surpoids et l’obésité ont augmenté chez les femmes, surtout de 40 à 54 ans, alors qu’ils ont tendance à diminuer chez les hommes. (Esteban Santé publique France 2017).

La sédentarité
Les femmes ne sont que 53% à atteindre les recommandations de l'OMS en matière d'activité physique, contre 70% des hommes. (Esteban Santé publique France 2017).
Les femmes actives physiquement selon les recommandations de l’OMS ont régressé de 10% en dix ans, et tout particulièrement la tranche d’âge 40-54 ans (-22%). Parallèlement, la proportion d'homme physiquement actifs a augmenté de 7%. Le manque d’activité physique est un facteur de risque plus fréquent chez la femme, à un niveau équivalent à ceux du tabac, de l’hypertension artérielle et du surpoids.

Les facteurs psychosociaux
Deux fois plus de femmes que d’hommes souffrent d’un épisode dépressif et elles sont plus fréquemment dans une situation socio-économique défavorisée. Ces facteurs de risque sont davantage liés à la maladie coronaire chez elles que chez les hommes, pour en faire un facteur de risque aussi important que l’hypertension artérielle et le diabète (Etude Interheart 2004).

Le risque hormonal
Ce risque spécifique aux femmes s’ajoute aux autres facteurs de risque traditionnels en commun avec l’homme. Il est lié aux trois étapes clés de leur vie : contraception avec estrogène de synthèse (comprimé, anneau vaginal ou patch), grossesse et ménopause (J Am Coll Cardiol 2006).
Le risque d’accidents artériels de la contraception avec estrogène de synthèse dépend principalement du tabagisme associé, de l’âge (> 35 ans), de l’existence d’autres facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité sans oublier la migraine avec aura (exemple migraine ophtalmique).
La pré-éclampsie, l’hypertension gravidique et le diabète gestationnel sont des facteurs de risque spécifiques d’accidents cardio-vasculaires, un peu plus tard classiquement dans la vie de la femme, et ceci surtout en l’absence de mesures de prévention adaptées (Eur Heart J 2016). Quant aux perturbations hormonales à la ménopause, elles sont responsables d’un syndrome métabolique (obésité abdominale, dyslipidémie et diabète) et d’un syndrome vasculaire (artères plus rigides, hypertension artérielle, artères athéromateuses avec plaques de cholestérol). A la ménopause, sans hygiène de vie adaptée et dépistage ciblé des facteurs de risque, le risque d’accidents cardio-vasculaire rattrape alors rapidement celui des hommes.


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